Titus

79 – 81
Titus
(Titus Flavius Sabinus Vespasianus)

Fils aîné de Vespasien (voir Tableau généalogique) Titus termina victorieusement la guerre de Judée en prenant la ville sainte de Jérusalem et en détruisant le Temple qui venait tout juste d’être achevé. Rentré à Rome, il y célébra son triomphe et son père l’associa à l’Empire.
Il monta sur le trône à la mort de Vespasien (79). C’était la première fois depuis le coup d’état légal d’Auguste qu’une succession de type dynastique, de père en fils, avait lieu… Et il n’y en aura plus d’autre avant un siècle !

L’accession au trône de Titus ne promettait rien de bon ! C’était un débauché notoire. En outre, le fait qu’il se soit follement épris d’une princesse juive, alors que la Guerre de Judée avait coûté tant de sueur, de larmes et d’argent, n’avait pas amélioré sa popularité.
Cependant ces craintes ne se justifièrent pas. Titus exerça, paraît-il, le pouvoir avec une modération exemplaire.

Il me semble toutefois que les historiens antiques du genre de ce bon vieux Suétone exagèrent quelque peu quand ils prétendent que, durant son règne, il n’aurait pas signé la moindre condamnation à mort.
Si c’est exact, le fiston Bush pourrait en prendre de la graine !

Malheureusement, j’ai bien l’impression que lesdits vieux historiens en ont « rajouté une couche » pour mieux opposer un Titus, soi-disant parangon de toutes les vertus, à son frère et successeur Domitien qui devait, à toute force, être un monstre ! Dame, il fallait bien justifier le remplacement de dynastie flavienne par celle des Antonins… cette dynastie qui allouait de gras subsides à la propagande de ces historiens au demeurant fort peu objectifs.

Quoi qu’il en soit, Titus, complaisamment surnommé « les délices du genre humain », n’eut guère le loisir de donner la mesure de sa clémence ou de sa cruauté, de ses vertus ou de ses vices, car il ne régna que deux ans. Deux années ponctuées de catastrophes naturelles comme un nouvel incendie à Rome et l’éruption du Vésuve où périrent, pêle-mêle, les riches cités balnéaires de Pompéi et d’Herculanum, des dizaines de milliers de malheureux habitants et le naturaliste Pline l’Ancien qui, sans doute myope, s’était approché trop près du phénomène.
Comme, au même moment, une épidémie (de peste ?) frappait l’Italie, le malchanceux Titus ne manqua pas de choper la maladie et d’en mourir… À moins que son frère, le sournois Domitien, impatient de monter sur le trône, n’ait abrégé les jours de son valétudinaire aîné !

Ce qui est sûr, c’est que les plus dévots et superstitieux d’entre les Juifs ne manquèrent certainement pas de voir dans la fin prématurée de l’empereur Titus le juste châtiment d’un sacrilège. N’avait-il pas, lors de la chute de Jérusalem, pénétré dans le Saint des Saints du Temple, ce lieu où seul le grand-prêtre en exercice, et seulement une fois chaque année, avait le droit d’entrer ?

Une malédiction de Toutankhamon avant la lettre !